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42nd Street au Royal Drury Lane Theatre de Londres

Critique

Après l’avoir vu en novembre 2016 au Théâtre du Châtelet, c’est dans le berceau des comédies musicales, à Londres, que j’ai revu 42nd Street au Theatre Royal Drury Lane. Avec une mise en scène différente, la question était : le spectacle français doit-il pâlir devant le show anglais ?

42nd Street, c’est ce spectacle mythique de claquettes, adapté du film de 1933 réalisé par Lloyd Bacon et Darryl F. Zanuck. L’œuvre cinématographique devient culte grâce notamment aux chansons originales écrites par Harry Warren et Al Dubin. Aussi, le chorégraphe Gower Champion décide de l’adapter en spectacle musical dont la première a eu lieu à Broadway le 25 août 1980.

Il y intègre des chansons absentes du film original comme "We’re in the Money" ou "Getting Out of Town". Depuis lors, le show s’inscrit parmi les grands classiques du genre, aux côtés notamment de Cats, Les Misérables ou encore Evita. La version présentée actuellement à Londres est issue du livret révisé de 2001. Cette production, dirigée par Mark Bramble, est très récente puisque la première a eu lieu en mars 2017.

Sur la scène, on est en 1933 à suivre les coulisses de la création d’un grand music-hall à Broadway. Pour financer le spectacle, les producteurs ont décidé d’engager la star Dorothy Brock (Sheena Easton) sous la contrainte de son compagnon, riche homme d’affaire et principal investisseur sur le projet. Cependant, celle-ci ne sait ni chanter, ni danser. Les créateurs vont donc faire appel à tous les artifices pour essayer de camoufler les lacunes de la comédienne. Dans l’ombre, Peggy Sawyer (Clare Halse) rêve de paillettes. Sa joie est incommensurable lorsqu’elle apprend qu’elle fait partie de l’aventure en tant que doublure. Cependant un jour, lors des répétitions, la jeune artiste blesse la star qui ne peut plus assurer les représentations...

Ce qui impressionne toujours à l’ouverture du rideau de 42nd Street, c’est le nombre de danseurs qui composent la troupe. Avec plus de 40 personnes sur scène faisant des claquettes, l’opening est toujours magique. Tout de suite, la comédie musicale montre qu’elle est un spectacle d’une grande ampleur avec un budget conséquent.

Cependant, l’acte 1 de 42nd Street n’est pas le plus palpitant. Hormis l’ouverture du rideau, l’histoire met du temps à s’installer sans autre numéro spectaculaire. Il est donc toujours intéressant de voir la manière dont la mise en scène arrive à passer ce cap difficile. Malheureusement, la production Mark Bramble révèle vite ses faiblesses par rapport à celle présentée au Châtelet en 2016. Alors que cette dernière proposait des décors imposants, notamment des beaux escaliers rouges métalliques ou un grand hangar de répétitions, les décors de la pièce à Londres sont minimalistes. Ils sont des grandes toiles de peintures avec presque pas d’éléments de reliefs. Bien sûr, on aura le grand escalier final ou les « chambres de la nuit de noce ». Cependant, par rapport à la production du Châtelet, c’est toujours légèrement en deçà.

Le constat est le même sur la chorégraphie, supervisée en Angleterre par Randy Skinner. Les figures sont certes impressionnantes, notamment les cabrioles de Clare Halse sur le final. Cependant, les numéros d’ensemble souffrent de légers problèmes de synchronisation en première partie. Le spectacle manque encore de quelques rodages. On désire également plus de précisions dans le tango, dont les pas devraient être davantage affirmés.

La version londonienne de 42nd Street ne démérite pourtant pas. On retrouve le côté magique de certains tableaux, comme la scène dans laquelle la troupe chante dans des loges superposées. On est lancé dans un beau spectacle avec des costumes empruntant un style alternatif entre le classique des années 30 et le flashy des années 70. L’humour est toujours bien ancré dans cette production, grâce à des comédiens auxquelles on s’attache vite comme Jasna Ivir, dans le rôle de l’excentrique Maggie Jones qui aide à la création du music hall. Très américaine, Sheena Easton a la prestance d’une grande star. Aux applaudissements, elle volerait presque la vedette à son homologue plus jeune, Clare Halse.

Au final, ce 42nd Street londonien souffre un peu la comparaison avec son homonyme français. Cela ne lui enlève en rien de son attrait, qui pourrait être davantage prononcé si les décors étaient étoffés et les chorégraphies plus précisément exécutées.

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