Tony Comédie

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42nd Street au Théâtre du Châtelet

Critique

Je laisse aujourd’hui la place à mon ami Rémi pour cette très belle critique de 42nd Street joué actuellement au Théâtre du Châtelet.

Une musique entraînante, des artistes éblouissants, un visuel impressionnant, des chorégraphies époustouflantes... 42nd Street, le dernier musical du théâtre du Châtelet avant sa fermeture pour travaux, flirte dangereusement avec la perfection, pour notre plus grand bonheur !

Je me faisais une joie d'aller voir cette nouvelle production du Théâtre du Châtelet, en premier lieu car je savais que j'y retrouverais une partie des artistes qui m'avaient tant enthousiasmé il y a un an dans Singin' in the Rain. Le spectacle a été à la hauteur de mes attentes, avec 2h15 de pur bonheur !

Reprenant un musical dont la trame narrative rappelle celles de Singin' in the Rain et Kiss Me Kate, Jean-Luc Choplin s'assure un grand triomphe en guise d'au-revoir au Théâtre du Châtelet. 42nd Street raconte l'histoire d'un producteur de Broadway, Julian Marsh, qui après la crise financière de 1929 tente de se remettre sur pied avec un spectacle de la dernière chance, Pretty Lady. On suit, pendant cette représentation, la mise en place du spectacle, des auditions à la première new-yorkaise. Sur scène, une jeune ingénue, la jolie Peggy Sawyer, découvre le monde du show-business, entourée de grandes stars comme Bill Lawlor et Dorothy Brock, une ancienne chanteuse projetée sur scène par un richissime amant qui accepte de financer le spectacle si elle y tient le premier rôle. Ces arrangements conviennent modérément à Julian Marsh et aux auteurs de la pièce, mais un heureux concours de circonstances va transformer Peggy en premier rôle de la pièce à quelques heures de la première.

Stephen Mear, le chorégraphe dont j'avais déjà fait l'éloge après son incroyable travail sur Singin' in the Rain, s'attèle pour 42nd Street à la fois à la mise en scène et aux chorégraphies, s'entourant pour l'occasion de Gareth Valentine pour la direction musicale (Singin' in the Rain), Peter McKintosh pour les costumes et décors et Chris Davey pour les lumières. Cette équipe de premier choix a parfaitement fonctionné, et a su donner à 42nd Street un bain de jouvence très plaisant.

J'ai adoré le travail de Peter McKintosh, qui nous replonge dans le New York des années 1930 ! Les décors style art déco, les costumes sobres et justes en coulisse, et les frou-frou pailletés et costumes brillants sur scène s'accordent à merveille ! Les lumières de Chris Davey apportent au tout les ambiances parfaites, entre stress de la préparation, angoisse quand la pièce semble être annulée, et euphorie spectaculaire pour la première... Ce spectacle est un bonheur pour les yeux, on en redemande !

Pourtant, ces costumes et décors ne seraient plus grand chose sans les somptueuses chorégraphies de Stephen Mear. Utilisant jusqu'à la moindre croche de la partition de Harry Warren, arrangée pour l'occasion par Donal Johnston, il exploite à la perfection cette musique jazzy et entraînante ! S'il explique vouloir rendre hommage à Busby Berkeley (chorégraphe du film de 1933), c'est une réussite ! Mettant en avant sa prédilection, les claquettes, Mear propose des enchaînements très techniques, aux formes géométriques impressionnantes et aux rythmes endiablés. On en a plein la vue, et là aussi, on en veut encore et encore tellement c'est bon !

Car rien n'a été laissé au hasard, et c'est une troupe idéale qui sert ce spectacle ! J'ai été ravi de retrouver, pour le rôle de Bill Lawlor, le fabuleux Dan Burton qui nous avait tant ébloui dans le rôle de Don Lockwood (Singin' in the Rain). Il n'a rien perdu de son talent : un danseur épatant et une voix éclatante. Parfait dans le rôle du ténor caricatural, son interprétation est aussi convaincante que sa technique. À la réplique, Ria Jones (Dorothy Brock) est parfaite. Sa voix riche et grave nous berce et son personnage, odieux en premier lieu, devient finalement très attachant ! Quant à Alexander Hanson, il offre un Julian Marsh froid, implacable, et pourtant tendre et affectueux, fougueux et impulsif... Son interprétation porte en bonne partie ce spectacle, comme son personnage porte Pretty Lady. J'ai aussi encore une fois adoré la brillante Maggie Jones, mémorable professeur de diction dans Singin' in the Rain, qui ici nous propose une auteure de Pretty Lady passionnée et protectrice, et nous éblouie tant vocalement que dans sa maîtrise des claquettes !

Et pourtant, le visage que je retiens de ce spectacle, c'est celui de Monique Young, qui interprète Peggy Sawyer. Cette jeune artiste est une révélation ! Brillante comédienne, excellente danseuse et merveilleuse chanteuse, Monique Young nous fait rêver pendant tout ce spectacle. Se prêtant avec facétie à la naïveté ingénue de Peggy, elle la transforme quand il faut en assurance candide ou charme enjôleur. Ses mimiques, quand elle danse, font sourire, et je suis convaincu que cette belle artiste ira loin, en espérant la revoir à Paris très vite !

J'ai passé devant 42nd Street ma meilleure soirée au Théâtre du Châtelet depuis Singin' in the Rain, et c'est dire ! Cette production est parfaite, et j'en ai encore des étoiles plein les yeux !

Il ne vous reste qu'une chose à faire, mettre votre plus belle paire de claquettes et vous ruer au Théâtre du Châtelet pour ce qui sera sans nul doute la meilleure représentation que vous aurez vu en 2016 !

Merci à Rémi Der Traümer (remidertraumer@gmail.com), rédacteur invité pour cette critique !

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