J'ai eu la chance d'assister ce jeudi aux Souliers Rouges, le spectacle musical de Marc Lavoine. Voici mes impressions sur cette création française donnée aux Folies Bergère (Paris) !
Commençons par le point qui fâche : je n’ai rien compris au livret de ce spectacle. Il y a certes un triangle amoureux (qui rappelle d’ailleurs beaucoup celui du Le Fantôme de l’Opéra) : un compositeur de ballet épris d’une jeune danseuse souhaite lui offrir le premier rôle de sa nouvelle oeuvre. Mais celle-ci tombe amoureuse du beau journaliste présent pour couvrir l’événement. Ca, c’est plutôt clair. En revanche, il est question d’une malédiction dont des souliers rouges seraient frappés, mais à aucun moment je n’ai compris quelle était cette malédiction, ni pourquoi l’héroïne devait absolument chausser ces souliers de malheur. J’ai découvert ensuite que le livret était inspiré d’un conte d’Andersen, que je ne connaissais pas.
Cette constatation faite, j’ai rapidement arrêté d’essayer de comprendre l’histoire ou d’y trouver un quelconque enjeu ou intérêt. Je me suis même surpris à me laisser porter par la musique, les tableaux, les chorégraphies. Et je dois dire que j’ai plutôt aimé cela !
Il faut voir ces souliers rouges comme un conte musical, fait d’une succession de somptueux tableaux. Les décors, à base de draps tendus et d’éléments mobiles (bureau, plateforme), sont magnifiquement éclairés. Les projections sont, une fois n’est pas coutume, très bien dosées. Elles ne sont pas un substitut aux décors physiques, mais sont bien là pour les sublimer.
Le corps de ballet qui accompagne les trois personnages est techniquement irréprochable, tant sur du classique que sur des chorégraphies plus contemporaines. Si Guilhem Valayé est clairement trop jeune pour le rôle du grand compositeur de l’Opéra, Loryn Nounay est parfaite dans le rôle d’Isabelle, la jeune première qui se retrouve embarquée dans cette histoire de souliers maudits.
Je ne peux que saluer le travail de mise en scène. Malgré un tempo musical assez lent, le rythme du spectacle ne manque pas de soutien, grâce à des transitions rapides et rondement menées. On ne s’ennuie pas une seconde et on est totalement plongés dans une ambiance hors du temps, très divertissante.
Les chansons sont ce qu’elles sont, c’est-à-dire typiques de la chanson française, mais leur orchestration leur donne la puissance nécessaire pour provoquer de l’émotion. Je regrette toutefois le choix de la production de ne pas proposer d’orchestre live. Les comédiens sont contraints de chanter sur une bande-son. A cela s’ajoute la qualité déplorable du son auquel les spectateurs des Folies Bergère sont malheureusement habitués...
Au final, Les Souliers Rouges constituent un objet théâtral cohérent, plaisant, bien construit (certaines chansons du premier acte sont reprises dans le second… ça ne vous rappelle pas le canon des comédies musicales de Broadway ?). En bref, je recommande ce spectacle, certes différent des comédies musicales que j’ai l’habitude d’apprécier, mais qui fait tout à fait honneur au genre qu’on aime tant !
Les Souliers Rouges, conte musical de Marc Lavoine, se jouent aux Folies Bergère (Paris) jusqu’au 19 avril 2020.
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