Les Caramels Fous récidivent. Deux ans après Il était une fois (complètement) à l’ouest, ils laissent tomber les cow-boys pour nous plonger dans l’univers circassien. Si la bonne humeur et la créativité n’ont pas faibli, que vaut leur nouveau spectacle Cirque Plein d’Airs ?
Une trentaine d’artistes amateurs, masculins et homosexuels (revendiqués), incarnent des personnages hauts en couleurs dans un spectacle de reprise de tubes français ou internationaux, le tout lié par une histoire dénonçant l’homophobie et promouvant le “venez comme vous êtes”. Depuis 35 ans et une quinzaine de spectacles, la recette des Caramels Fous n'est pas altérée. Au-delà de l’aspect communautaire, c’est une comédie musicale d’une qualité professionnelle qui nous est présentée tous les deux ans.
Cirque Plein d’Airs nous ouvre les portes d’un cirque qui vient de perdre sa vedette, la femme à barbe. Fabio, son fils et piètre magicien, s'évertue à sauver le cirque Torticoli de la faillite. Il devra faire face à la rivalité entre la douce écuyère et la sulfureuse dompteuse, la dépression du clown Enzo, l’arrivée d’une bande de tziganes et le conservatisme de Monsieur Victor. Sous le chapiteau, les rivalités vont s’exacerber, jusqu’au jour où une disparition va révéler ce que cachaient les masques et le maquillage outrancier de ces artistes excentriques...
Malgré un livret et un visuel moins aboutis que ceux de leur précédent spectacle (manque flagrant de passages parlés pour aider à la caractérisation des personnages et donc à la compréhension de l’intrigue, création lumière souvent chaotique), ce Cirque Plein d’Airs bénéficie des atouts caractéristiques des spectacles des Caramels Fous : des paroles bien écrites, un humour déjanté, des chorégraphies efficaces et bien exécutées.
J’aimerais saluer en particulier le travail de Samuel Rozenbaum qui nous propose de formidables arrangements musicaux et une PBO d’une qualité rare. Parmi les nombreuses reprises, les Caramels Fous nous proposent de redécouvrir, entre autres, des extraits de Hairspray, du Roi Lion, de Mamma Mia! ou encore des Misérables. Les artistes, même s’ils sont amateurs, s’en sortent avec brio. Danse, chant, comédie… et même numéros de cirque : ils nous en mettent plein la vue !
Cirque Plein d’Airs se joue jusqu’au 4 mars 2018 au 13ème Art (Place d’Italie). C’est un spectacle qui se bonifiera avec le temps et qu’il ne faut pas manquer, assurément !