Beaucoup de premières fois en ce lundi soir : je découvrais l'opérette (genre musical), l'Opéra Comique (le théâtre) et Reynaldo Hahn (le compositeur français). Voici mes impressions sur Ciboulette, Opérette de Reynaldo Hahn, jouée à l'Opéra Comique de Paris.
L’opérette trouve ses origines dans l’opéra-comique, un genre populaire né à la fin du 17e siècle à Paris. L’opéra-comique se caractérise par une alternance de morceaux chantés et de passages parlés qui justifient le qualificatif « comique », synonyme de « théâtral ».
Robert de Flers offre à Reynaldo Hahn l’opportunité de renouer avec l’opérette traditionnelle populaire du 19e siècle alors que le compositeur s’insurge contre l’invasion de la comédie musicale et des rythmes américains, "cette terrible maladie importée d’Amérique qui fait partout d’affreux ravages : la syncopite infectieuse". Ciboulette s’inscrira en réaction contre le goût contemporain, teinté d’un fâcheux américanisme : il s’agit de produire une opérette bien traditionnelle, bien française et de la réussir !
Ma première impression en entrant dans l'Opéra Comique : quel beau théâtre ! Ma deuxième impression : je vais faire violemment baisser la moyenne d'âge... qui devait être d'une soixantaine d'années si ce n'est plus.
J'ai donc suivi les tribulations de la jolie maraîchère Ciboulette, décidée à se forger un destin brillant sans sacrifier ses sentiments. Sa quête du bonheur l’amène à croiser toute une galerie de personnages typiques du Paris de la Belle Époque, des plus modestes aux plus distingués.
Verdict : j'ai beaucoup aimé ! La pièce est pleine d'humour, les artistes sont excellents autant comme comédiens que comme chanteurs lyriques. Les décors et la mise à scène ne sont pas aussi exceptionnels que ceux de Mogador. Ici, pas de gadgets ! Ils sont classiques, certes, mais aussi beaux que ceux du Châtelet. L'essentiel est là : les trois actes (2h50 au total) passent très vite, et on ne s'ennuie pas un instant.
Ciboulette n'est pas un spectacle réservé aux connaisseurs. Ne vous laissez pas rebuter par le public ou le genre. C'est accessible, drôle et très bien fait. Si vous avez envie de découvrir autre chose que les musicals d'influence américaine, tournez-vous vers cette opérette, jouée jusqu'au 7 mai à l'Opéra Comique.